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Interview Rock'n France
Debout sur le Zinc - Interview - Avril 2003

Dans la lignée des Ogres de Barback et des Hurlements d'Léo, Debout sur le zinc est de ces groupes qui prennent la chanson française et l'emmènent un peu vers les pays de l'est, un peu vers l'Irlande, un peu partout. En mars dernier ils étaient en concert exceptionnel au Bourget du lac près de Chambéry (73) pour la première édition du festival de la roulotte. Rock'n France a sauté sur l'occasion pour vous présenter ces 7 gars qui délivrent une musique riche et émouvante.


Commençons par cette bonne vieille question, chiante mais nécessaire : comment s'est passée la formation du groupe ?
Simon : ça s'est fait en deux temps. Au départ une partie du groupe qui faisait du rock a rencontré une autre partie qui faisait du rock irlandais. Après cette rencontre des membres les ont rejoint petit à petit parfois par hasard et aujourd'hui ça fait 4 ans et demi que ça a pas bougé.

Et ça bougera plus ?
Romain : C'est bien parti pour ne plus bouger ouais, mais bon…

Toutes ces influences ça vient d'où ?
Simon : ça vient de chacun d'entre nous, on écoute des trucs vraiment différents. Certains écoutent du rock pur, d'autres plutôt de la musique traditionnelle irlandaise ou encore musique de l'est, du moyen-orient. On est vraiment curieux de tout et aimant la musique en général il y peu de choses qui nous échappent au niveau des influences.

Et quelles sont les musiques qui vous rapprochent ?
Simon : C'est vrai qu'on a des groupes phares qu'on aime tous, notamment dans la chanson française. En musique traditionnelle un peu plus pointue il y a des groupes comme Blowzabella qui vient de centre France, bsigoîme…
Romain : C'est hollandais, faut absolument écouter c'est incroyable.
Simon :En ce qui concerne le rock il y a pleins de choses actuelles qui ressortent, des vieux comme Tom Waits par exemple.

Ce collectif de groupe que vous semblez former avec les ogres de Barback, les Hurlements d'Léo, Les fils de Teupu et bien d'autres, comment vous expliquez sa formation ?
Romain : ça s'est pas vraiment formé. En fait je crois que chacun a commencé la musique chacun de son coté et puis on s'est croisé deux trois fois. On a eu un peu les mêmes envies musicales au même moment, c'est à dire de reprendre ce qui a été fait en chanson française en rajoutant du rock, de la musique traditionnelle étrangère et d'autres trucs.
Simon : Ouais mais la rencontre en elle-même a quand même été provoquée. Au début on voyait les affiches des uns des autres, on entendait parler de certains groupes, on tournait dans les mêmes endroits. Et puis les Ogres ont eu le projet du chapiteau Latcho Drom et ils ont appelé pleins de groupes pour le financer.
Romain : Ah ouais en fait j'étais pas encore là c'est pour ça que je réponds à coté.
Simon : Et puis après les affinités ont fait le reste. Il y a eu d'autres projets des ogres aussi, comme le dernier album de Pierre Perret où ils ont fait toute la musique avec lui. Nous on a joué sur 4-5 morceaux. Enfin bref c'est une dynamique qui fait que quand un groupe a besoin il appelle ses potes.
Romain : Et puis on est tous des groupes de scène et pas encore vraiment des groupes d'album, c'est un point commun.
Simon : On est même des groupes de rue parce que si tu regardes bien on y est tous passé à nos début.

Et tout ça forme un nouveau genre vous croyez ?
Simon : Pour nous c'est pas vraiment nouveau puisque ça fait dix ans qu'on fait ça. Mais c'est vrai qu'on est une vague qui a été élevée à Brel et à Brassens et qui a les même attirances pour des musiques traditionnelles.

Un renouveau de la chanson française ?
Romain : Une continuité je dirais.
Simon : On peut dire renouveau dans le sens où tout a été dit en chanson française je pense, mais nous on le reprend différemment. De toutes façons c'est très dur à définir, de la chanson avec l'énergie du rock, une musique sincère, c'est beaucoup de choses en même temps.
Romain : Je sais pas, je crois que c'est pas à nous de définir ce qu'on fait et puis c'est pas important de qualifier une musique. En tous cas ça représente bien le brassage que la France connaît.

Et vous avez eu l'impression qu'il y eu des groupes qui ont ouvert une brèche dans ce sens là ?
Simon : Les Têtes Raides c'est sûr. Quand on a commencé à faire de la musique il y avait qu'eux et La Tordue. Et après on s'est fait doublé par Louise Attaque (rires). Non mais en fait il y a eu pleins d'autres groupes qui ont intégré de la chanson dans ce qu'ils faisaient. Au petit Bonheur par exemple qui a fait la chanson Je veux du soleil, Les Négresses Vertes, La Mano, Los Crayos et pleins d'autres.

Mais avec vous la chanson a un goût particulièrement métissé non ?
Simon : Ouais mais déjà dans le guinguette il y des influences de jazz manouche, de tango, de trucs comme ça.
Romain :C'est clair que tout ce mélange est inépuisable et c'est ça qui est bon.
Simon : Nous on essaie juste de faire la même chose mais de notre temps, on amène rien de plus.

A propos de votre troisième album sur lequel vous êtes en train de bosser, ça en est où ?
Simon : Ben tel que tu nous vois c'est un concert exceptionnel qu'on fait là parce qu'on est en plein dans l'élaboration de cet album en ce moment. Ça devrait sortir en septembre ou octobre. Justement ayant parlé de brassage et de mélange, le point de départ de l'album c'est la chanson du premier album " La pantomime " qu'on a repris moitié en français moitié en arabe avec un chanteur : Dikès. Ça annonce assez bien la couleur. Debout est un groupe qui a vocation a évoluer et là le nouveau son sera plutôt oriental. Voilà, autrement faut faire de la pub pour un disque que les ogres sortent en avril et où tous les groupes qu'on a cité, les ogres, les hurlements, les fils, la rue Két, la tordue, Tryo, nous et d'autres jouent. Ça s'appelle Pitch Ocha et ça va être pas mal.

© 2004, Vincent (Chroniqueur pour Rock'n France)